Mesure d'impacts environnementaux

 

 

Depuis bientôt un an, nous développons une gamme de mobilier de bureau éco-conçue. En collaboration avec la Coopérative MU pour l’éco-conception, Samuel Accoceberry pour la direction artistique et grâce au soutien financier de l’ADEME, nous avons créé une collection de mobilier de bureau exemplaire.

 

A travers une série de dix posts, nous vous invitons à découvrir notre démarche d’éco-conception, les enjeux environnementaux de la production de mobilier et comment nous nous appliquons à les réduire.

 

Avec ce deuxième post nous commençons la présentation de l’étude des enjeux environnementaux qu’a réalisé la Coopérative MU.

 

Comme nous le vous présentions la semaine passée, la démarche commence par l’identification des impacts sur l’environnement à chaque étape du cycle de vie des produits, de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du produit.

 

Au début du développement de la collection, les produits n’existent pas encore. Une référence d’étude a été définie pour identifier les enjeux environnementaux potentiels d’une gamme de mobilier. Des « produits moyens », représentatifs des pratiques du secteur, et pour chaque « typologie » de meuble, ont été définis. Cette référence permet d’identifier des enjeux potentiels à partir desquels différentes stratégies d’éco-conception sont possibles. Puis, à mesure du développement du projet, ces évaluations sont affinées. Dans notre étude, un « bureau moyen » est ainsi composé de :

 

  • 78% de Bois
  • 11% de verre
  • 9% de métal
  • 2% de plastique

 

Des estimations et des hypothèses sont également utilisées pour décrire l’ensemble du cycle de vie du « bureau moyen » : sa fabrication, son transport, sa durée d’utilisation, son devenir en fin de vie.

 

Les impacts sont évalués et rapporté à une « unité fonctionnelle » qui permet de prendre en compte la notion de service rendu, comme nous l’expliquions dans notre premier post. L’unité fonctionnelle pour un bureau est donc : 

 

Mettre à disposition un bureau, pour une personne, pendant un an.

 

Nous sommes maintenant en mesure d’évaluer les impacts sur le cycle de vie, et d’analyser ensuite les résultats pour identifier les enjeux clés, en commençant par identifier les indicateurs d’impacts les plus pertinents.

 

Sept indicateurs ont été retenus :

 

-Le changement climatique :

 

Un indicateur que nous connaissons tous. Le changement climatique est lié à l’effet de serre qui est un mécanisme naturel (sans l’effet de serre, la température moyenne serait de -18°C et il n’y aurait pas d’eau liquide sur terre). Le problème vient de l’accentuation de cet effet de serre du fait des activités humaines. Lorsque nous consommons de l’énergie pour fabriquer des panneaux de bois, que nous transportons du mobilier, etc. nous émettons des gaz à effet de serre qui ont une incidence sur le changement climatique. A noter que bien que nous utilisons du bois, qui capte du CO2 pendant sa croissance, nous considérons que ce CO2 sera, en fin de vie, restitué à l’atmosphère, et qu’il n’y a donc pas de stockage de carbone.

 

-Les émissions de particules :

 

Il s’agit là des particules de matières en suspension dans l’air. Ce sont par exemple des résidus de combustion qui prennent la forme de petites particules solides ou de gouttelettes. Elles sont produites par certaines centrales thermiques ou installation de chauffage et les moteurs à combustion interne de nos véhicules.

 

-L’épuisement des ressources fossiles et minérales :

 

Cet indicateur décrit la tension sur les ressources métalliques, fossiles, les terres rares, etc. en considérant les stocks mondiaux accessibles et connus. Cet indicateur intègre donc la notion de rareté de la ressource.

 

-La toxicité humaine (cancérigène) :

 

Cet indicateur met en évidence les émissions dans les zones habitées et dans l’eau de molécules toxiques, telles que les pesticides, les métaux lourds.

 

-L’ecotoxicité des eaux douces :

 

D’origine anthropique (dû à l’activité humaine) elle est liée au passage de molécules toxiques dans les sols puis dans l’eau. Les principaux polluants sont les métaux lourds (plomb, mercure, arsenic, cadmium). Leur présence dans l’eau peut gravement affecter la biodiversité.

 

-L’acidification:

 

L’acidification désigne l’augmentation de l’acidité des sols et des eaux douces. Elle est liée à l’emploi de combustible fossile soufré, d’engrais azotés et à nos émissions de CO2. Elle a notamment pour effets de provoquer des pluies acides, d’affaiblir la flore, et de diminuer la biodiversité.

 

-L’Eutrophisation des eaux douces :

 

Ce mot un peu barbare évoque l’effet de l’accumulation de matières nutritives, généralement issues de l’activité agricole, minière ou industrielle, dans les milieux aquatiques. Cela conduit à la prolifération des fameuses algues vertes, lesquelles, absorbant l’oxygène présent dans l’eau, conduisent à l’asphyxie du milieu et donc des espèces présentes.

 

 

Les indicateurs d'impacts environnementaux - mobilier durable - KATABA - Coopérative MU  

 

Cette sélection a été réalisée à la fois sur la base des études environnementales déjà disponibles, des référentiels existants et d’une normalisation des résultats.

 

Chaque indicateur est exprimé dans une unité qui lui est propre, mais, comme on nous l’a appris à l’école, « on n’additionne pas les carottes et les pommes de terre », et là non plus, on ne compare pas comme ça Changement climatique et Acidification ou Toxicité. On en passe donc par une étape de « normalisation », qui permet de comparer l’importance relative de tous ces indicateurs par rapport à une valeur de référence  (en l’occurrence les impacts d’un européen).

Identifier les priorités est une étape essentielle pour à la fois concentrer nos efforts sur les enjeux clés, mais aussi arbitrer d’éventuels transferts de pollution.

 

La semaine prochaine nous commencerons à détailler les principaux contributeurs et nous vous expliquerons l’origine de leurs impacts environnementaux.

 

 

 

 

« Les résultats sont rapportés à 1 an de durée de vie du bureau. Etant donné que la durée de vie moyenne considérée est de 10 ans, il faut 0,1 bureaux pour répondre à l’unité fonctionnelle. »

 

 

 

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